Certaines problématiques sont reconnaissables par des signes physiques précis. Il est dans la plupart des cas facile de connaître les méthodes d’intervention pour éliminer ou atténuer les risques qui s’y rattachent. En parallèle, bien savoir prioriser les interventions peut rapidement devenir un facteur déterminant dans la fluidité et l’efficacité des opérations entourant l’entretien des sentiers. Une gestion inadéquate ou mal planifiée des risques encourus dans un sentier pourrait rapidement aggraver une problématique pouvant avoir été jugée non urgente initialement. À ce sujet, le classement des niveaux d’urgence et d’importance de problématiques peut se décupler en quatre échelons :
Problématique majeure/urgente (A)
- Grande érosion > 10 cm de profondeur
- Arbre tombé à travers un sentier
- Structure brisée
Problématique majeure/non urgente (B)
- Arbre mort au-dessus d’un sentier
- Structure endommagée ou instable
- Transition de saut à rectifier
- Filtre de début de sentier à rectifier
- Érosion marquée > 5 cm de profondeur
- Surface de roulement inadéquate (sable, eau, boue, etc.)
Problématique mineure/urgente (B)
- Manque ou bris d’une planche d’un pont ou d’une passerelle
- Sortie et entrée d’eau bloquée
- Signalétique manquante
Problématique mineure/non urgente (C)
- Faible érosion < 5cm de profondeur
- Sortie et entrée d’eau encombrée
- Perte de clarté des corridors de sentier
- Signalétique endommagée
- Manifestation d’une ligne de désir dans un sentier
Problématique d’écoulement des eaux
Au fil des saisons et des années d’utilisation, la morphologie d’un sentier se transforme et se voit parfois affectée par l’écoulement et l’accumulation d’eau, et ce, même si une gestion complète des eaux a été faite lors de la conception initiale. Généralement, une correction mineure de raclage et d’enrochement suffit pour remédier à une problématique de cet ordre, dans la mesure où elle est repérée rapidement dans le processus de détérioration d’un sentier. Afin d’éviter les écoulements d’eau ravageurs et les accumulations trop importantes, il est nécessaire d’observer et de prendre en compte deux facteurs, soit la pente latérale d’un sentier ainsi que la pente longitudinale.
Problématique d’érosion de surfaces et d’obstacles
Dès la mise en fonction d’un sentier de vélo de montagne, le processus d’érosion s’enclenche progressivement selon différents facteurs aggravants. D’abord, le degré d’exposition d’un sentier selon la composition du sol, la canopée et la pente moyenne est un facteur déterminant pour bien connaître et prévoir les entretiens. Plus un sentier est exposé, plus il se détériore rapidement à la suite d’intempéries ou simplement au fil des saisons. Également, le niveau d’utilisation d’un sentier fait grandement varier la fréquence des entretiens et doit être connu des administrateurs. Un sentier peu fréquenté verra son corridor perdre de la clarté au fil du temps, alors qu’un sentier bien apprécié de sa clientèle sera victime d’une érosion plus importante à surveiller.
Lorsqu’un sentier est victime d’intempéries majeures et se voit couvert de crevasses à sa surface, il est important d’effectuer un travail de raclage en profondeur pour éliminer toutes traces des coulées d’eau. Ainsi, à l’aide d’un râteau, la première étape consiste à scarifier le sol partout sur la surface affectée, et ce jusqu’à la même profondeur que les crevasses elles-mêmes. Cette façon de faire empêche l’eau d’affecter le sol aussi violemment une seconde fois en empruntant les mêmes coulées formées. Ensuite, que l’on se trouve dans un virage ou un obstacle tel une bosse simple, le même processus s’ensuit. Afin de redonner sa forme initiale à l’obstacle, le matériel scarifié doit être étendu sur la surface en effectuant des mouvements de bas en haut du virage ou de l’obstacle, donnant de la sorte une forme plus définie et prononcée à l’obstacle.