La révision de l’état d’un sentier constitue une occasion de valider sa conformité aux normes de classement de Vélo Québec (2015). Dans une optique de cohérence au sein des différents centres de plein air à travers la province, Sentiers Boréals base son évaluation des sentiers de vélo de montagne sur cette classification. Elle propose des normes générales et concrètes aisément applicables et respectables par les concepteurs et par les centres de vélo eux-mêmes.
Les inclinaisons, ou bien les pentes correspondent à la différence entre deux points d’élévation pour une distance donnée. La pente moyenne correspond donc à cette différence sur toute la longueur de la piste. La pente maximale correspond à la section où cette proportion est la plus accidentée. Ceci ne représente souvent qu’une courte section de la piste.
Au niveau des surfaces, on adresse plutôt leur fermeté et stabilité. Il est donc question du compactage, de la suffisance du système de drainage, mais aussi de la présence de roches meubles ou d’autres obstacles naturels comme des racines. Contrairement aux pentes par contre, certaines contraintes que posent les surfaces ne sont permissibles dans aucune classification et devront donc être palliées par des travaux d’entretien.
Les obstacles comprennent les roches, racines et tous autres éléments naturels causant des irrégularités importantes dans une piste. Puis, les modules et passerelles comprennent tous les obstacles construits à franchir et qui posent un défi technique.
La conception des sentiers n’ayant pas toujours été bien réalisée ou le terrain existant et les besoins ayant évolué au fil des années, il peut être nécessaire de détourner une section de sentier. Plusieurs raisons peuvent justifier le besoin de dévier un sentier, notamment :
- Si les solutions de drainage ne suffisent pas à rendre le sentier sec et praticable;
- Si l’inclinaison du sentier dépasse les 15 à 20 % et qu’il démontre des problèmes d’érosion et d’effritement du terrain;
- Si le terrain plat ou marécageux empêche une gestion des eaux stagnantes;
- Si le passage cycliste endommage l’environnement avoisinant;
- S’il y a d’importantes traces d’érosion dues aux usagers (dues à un manque de fluidité de la piste);
- Si les caractéristiques de la piste ne correspondent pas à la bonne classification de sentiers;
- Si des lignes de désir sont plus populaires que le sentier même;
- Et si les usagers contournent toujours tous les obstacles, causant un élargissement de la surface praticable.
Lorsque le choix est fait de détourner le sentier, différents aspects sont à prendre en considération. D’abord, il est essentiel d’informer les usagers du centre des raisons pour lesquelles la piste est fermée en plus de s’assurer que cette fermeture est clairement indiquée. Suivant l’ouverture du passage alternatif, il peut être pertinent de revégétaliser la section délaissée. Ce faisant, on s’assure que les usagers n’iront plus dans l’ancien chemin et on pallie le déboisement fait pour laisser place au sentier révisé.
Par la suite, pour assurer le succès de cette transition et de ce nouveau segment, il est essentiel de s’assurer que la section sera appréciée et correspondra au niveau d’habileté de la clientèle visée par ce sentier. En plus, cette création constitue une opportunité d’ajouter un défi technique ou une caractéristique qui était peut-être préalablement absente du réseau. De cette manière, le segment sera plus intéressant que celui qu’il remplace.
Par ailleurs, il est important de s’assurer que la transition entre l’ancien et le nouveau segment se fasse naturellement et subtilement. L’intersection créée devra intuitivement porter l’usager en empruntant le nouveau chemin. On procède à ceci en redirigeant la signalisation, mais aussi en s’assurant d’une uniformité entre le nouveau chemin et celui existant, notamment par le surfaçage.