L’inspection de l’ensemble des sentiers devrait se faire, dans l’idéal, de manière bimensuelle. Un calendrier saisonnier d’inspections et d’entretien est recommandé pour assurer le maintien de la qualité des sentiers. De plus, l’évaluation, puis la maintenance des sentiers devraient être faites selon la classification de ceux-ci. En effet, afin d’assurer la sécurité et l’expérience des usagers, il vaut mieux prioriser les sentiers les plus utilisés, qui correspondent généralement aux cyclistes de niveau intermédiaire. À ce niveau, les adeptes de la discipline font encore beaucoup d’apprentissages et deviennent de plus en plus téméraires, sans être toutefois bien doués pour atténuer ou éviter une chute. Il est donc important de leur offrir des sentiers bien balisés, dotés de corridors de sécurité dégagés et dont la surface de roulement est propre et adéquate. Pour des cyclistes plus néophytes ou expérimentés, les risques liés à leur pratique sont tout aussi importants et à prendre en compte, mais si la faible vitesse permet de bien anticiper une défaillance du sentier ou bien, les capacités techniques très développées permettent d’anticiper ou de minimiser l’impact d’une défaillance. Ainsi, on établit un ordre de priorité à travers le calendrier de maintenance, balancé entre les inspections ponctuelles et inattendues.
Printemps / ouverture de saison
Dès la fonte des neiges, une première évaluation du terrain devrait être effectuée afin d’établir les dégâts hivernaux, en particulier lorsque les sentiers ne sont pas prêts à être ouverts au public, par exemple le printemps suivant une construction en automne. Les cas de figure les plus courants sont un effritement du terrain ou du sol environnant, tout comme la formation de rigoles ou de creux au sein des sentiers, ainsi que des dommages ou déplacements de structures construites. Cette même érosion peut avoir exposé différents obstacles au sol (souche, racines, roches, etc.). Le sentier pourrait donc nécessiter un nouveau surfaçage. Un nettoyage standard de la piste (retirer les obstacles, dégager les branches et les arbres, etc.) ou davantage serait ensuite de mise, selon la gravité.
Été / en saison
Au moment où la végétation existante sur le site atteint son plein déploiement, une seconde inspection du réseau serait de mise. Cette fois-ci, il s’agit plutôt de valider la lisibilité des pistes. Celle-ci passe par la signalisation, alors qu’il est nécessaire de s’assurer que leur visionnement n’est pas obstrué par de la végétation et que leur couleur se dégage suffisamment du reste du paysage. Après, il est important de dégager le sentier lui-même, afin de s’assurer que les usagers arrivent bien à lire la direction que celui-ci prendra. En plus, il faut être vigilant aux nouvelles branches susceptibles de tomber qui pourraient être trop proches du sentier et le rendre moins sécuritaire. Enfin, il est pertinent de valider les corrections faites suite à la visite printanière. Les structures construites devront être inspectées avant tout événement public majeur et aux 2 mois ou 5000 passages environ.
Suite à des conditions météorologiques exceptionnelles
Après une pluie ou un orage violent, par exemple, les sentiers et infrastructures peuvent avoir été fortement endommagés. L’évaluation se fera alors par une vue d’ensemble des arbres et branches qui pourraient être tombés dans le sentier. Aussi, une vérification des différentes structures comme des ponts, passerelles ou bien d’autres modules techniques construits pour s’assurer qu’ils n’ont pas subi de dommage compromettant la sécurité des cyclistes.
Les événements suivants motivent une inspection complète du réseau:
- Coup d’eau majeur : incident de pluie forte, soudaine et ponctuelle, de plus de 25 mm en 4 heures ou 100 mm en 24h;
- Quand plus de 3 jours consécutifs de pluie à 15 mm ou plus par jour (menant à une saturation dans le sol qui peut entrainer des dommages puisque l’eau ne s’écoule pas);
- Des tempêtes de vent, tornades ou pointes de vent à 90 km/h et plus motivent une inspection complète des arbres à risque.
Suite à un incident
Dans le but de bien gérer un incident survenu dans un sentier, il est important d’inspecter les lieux pour mieux comprendre les causes ainsi que d’assurer la conformité d’une section. Une évaluation rétrospective de ce genre pourrait révéler une dégradation ou une non-conformité d’un sentier et la prise en charge de la situation par une inspection et potentiellement une intervention, éviterait qu’un autre utilisateur soit affecté. En ce sens, il pourrait être bienveillant de documenter chaque incident en notant les conditions du sentier avant l’incident et après l’incident avec des modifications apportées, et noter pourquoi aucune modification n’a été apportée le cas échéant.
Suite à des commentaires
Une évaluation de la section est nécessaire lorsque les usagers ou des membres de la patrouille évoquent des problématiques quelconques. Ces commentaires peuvent être mentionnés directement au personnel du centre de plein air, mais apparaissent parfois sur les médias sociaux ou sur des applications cyclistes comme Trailforks. Il est important d’être vigilant à ceux-ci afin de ne pas laisser aller des dégâts ou problématiques trop longtemps. Le fait d’être mis au courant d’un défaut et de ne pas l’adresser constitue un manquement au principe de diligence raisonnable, aussi appelé «devoir de bon père de famille» et utilisé dans le cadre d’une poursuite.
Consigner les inspections pour mieux documenter l’évolution du réseau de sentiers
Les inspections doivent être consignées dans un registre facile à consulter, afin de maintenir une traçabilité historique de ceux-ci. Un document papier est la forme la plus rudimentaire et peut se révéler un format facile d’utilisation sur le terrain, pour ensuite faire organiser les informations recueillies lors des inspections dans un classeur web tel que Google doc. Dans certains cas particuliers, les données recueillies serviront à améliorer le tracé, ou des constructions. Encore ici, la traçabilité des interventions contribuera à apaiser les craintes du CA et/ou des assureurs.
À ce sujet, Sentiers Boréals propose un barème de base pour faciliter les inspections et les interventions con-cernant des problématiques récurrentes dans les sentiers, qui peut être utilisé à différents moments de la saison suivant le calendrier d’inspection présenté ci-dessous. (télécharger le PDF)